Les cyberattaques visant les infrastructures industrielles ont augmenté drastiquement au cours des dernières années. A titre d’exemple, 420 millions d’attaques contre les infrastructures critiques (énergie, transport, télécoms) ont eu lieu entre janvier 2023 et janvier 2024. Cette évolution s’explique par l’émergence de nouvelles techniques d’attaques et de failles présentes au sein des architectures. Pour y remédier, des tendances et des outils accompagnent les manufacturiers dans la protection de leurs réseaux OT.
Le monde industriel, bien qu’en retard par rapport au monde High-tech, est soumis à l’évolution technologique des équipements et des machines. Bien qu’innovante, cette évolution multiplie les failles de sécurité et augmente la complexité de sécurisation des machines industrielles. Les usines doivent aujourd’hui faire face à des problématiques inédites, sans disposer des compétences ou de formations nécessaires.
L’interconnexion des équipements IT/OT désigne l’utilisation commune d’équipements provenant à la fois du domaine de l’IT (Information Technology) et OT (Operational Technology). Cette convergence est de plus en plus observée dans les infrastructures industrielles pour diverses raisons :
Ce n’est pas nouveau que des conflits persistent entre deux pays. Cependant, les techniques et technologies utilisées ont bien changé au fil des époques. Aujourd’hui, détenir un avantage numérique sur son adversaire est une force majeure. Il est de plus en plus fréquent de voir une cyberattaque État-nation, orchestrée par une organisation parrainée par un État. Les missions de sabotage et espionnage numérique liés à des intérêts stratégiques étatiques sont au cœur de notre société.
Les cyberattaques de type APT (Advanced Persistent Threat) sont aussi très surveillées par les gouvernements et notamment l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information). Ces attaques ont la particularité de cibler une entité spécifique dans le but de la pirater.
Protéger ses infrastructures critiques permettra à la fois de se protéger, mais de protéger aussi les intérêts de son pays.
L’accès démocratisé d’outil et de script sur internet et notamment de dark web facilite les comportements malveillants par des utilisateurs insignifiants. Il est aujourd’hui possible de tester un script sur un équipement industriel, trouvé sur le marché à des coûts réduits. Toute personne provenant de l’extérieur du réseau de l’entreprise constitue une menace pour toute la chaîne de production.
Les États et groupes d’États obligent les entités critiques à adopter des mesures de sécurité au sien de leur infrastructure. Malgré que la plupart des règlementations et référentiels ne soient pas obligatoires, certaines d’entre elles vont l’être. Spécifiquement la directive NIS2 impactant directement les entités dites essentielles et importantes sur le sol européen. Les États membres de l'UE avaient jusqu'en octobre 2024 pour transposer la directive NIS2 dans leur législation nationale. En 2025, la mise en œuvre de NIS2 dans les États membres continue, avec un suivi de l'UE pour garantir une application uniforme et efficace.
L’innovation industrielle présente de nombreuses évolutions majeures permettant aux industriels d’optimiser la production de leur usine. Cependant, ces innovations permettent aussi aux utilisateurs malveillants d’exploiter des failles informatiques encore méconnues (vulnérabilité 0-day). Chaque équipement rajouté sur le réseau informatique d’une entreprise représente une cible exploitable par un attaquant. Des tendances comme l’interconnexion IT/OT ne facilitent pas l’isolement de ces machines et donc l’exposition aux cyberattaques. Des outils de préparation aux risques existent et notamment l’analyse de risque EBIOS RM, permettant d’identifier, d’évaluer et de traiter les risques liés à la cybersécurité.
Évaluer vos risques pour mieux les protéger avec DATIVE
Le modèle Zéro Trust (ou « confiance zéro ») est une approche de cybersécurité fondée sur l’idée qu’aucun utilisateur ou actif ne doit être implicitement digne de confiance. Dans ce modèle, chaque utilisateur, appareil ou application doit prouver son identité et sa légitimité à chaque étape d’un accès à des ressources critiques. Contrairement aux anciennes architectures de sécurité périmétrique, où une fois à l'intérieur du réseau tout est accessible, le Zéro Trust considère que toute tentative d'accès peut être une menace, qu’elle provienne de l’extérieur ou de l’intérieur.
Concrètement, appliquer le modèle Zéro Trust dans un contexte industriel consiste à :
La mise en place du modèle Zéro Trust, notamment dans des environnements industriels complexes, nécessite souvent l’accompagnement d’experts spécialisés dans le domaine.
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Le Règlement (UE) 2023/1230, qui remplacera la directive 2006/42/CE à partir du 20 janvier 2027, introduit des exigences renforcées en matière de cybersécurité pour les machines industrielles. Cette évolution vise à répondre aux défis posés par l'intégration croissante des technologies numériques dans les infrastructures critiques.
Le règlement impose que les composants matériels et logiciels essentiels à la conformité des machines soient protégés contre les altérations accidentelles ou malveillantes. Il est également requis que les machines puissent détecter les interventions non autorisées sur ces composants.
De plus, le règlement stipule que les logiciels et données critiques doivent être identifiés et sécurisés de manière appropriée. Il est aussi exigé que les machines disposent de mécanismes permettant de corriger les dysfonctionnements pour préserver leur sécurité intrinsèque.
Ces mesures visent à garantir que les machines industrielles, souvent intégrées dans des infrastructures critiques, soient résilientes face aux cybermenaces et aux erreurs humaines, assurant ainsi la continuité et la sécurité des opérations.
Dans les environnements industriels, la faille humaine demeure la porte d’entrée la plus exploitée par les cyberattaques. Un clic malheureux, une mauvaise manipulation ou un mot de passe trop simple peuvent suffire à compromettre un système entier. Former et sensibiliser les équipes terrain aux bons réflexes numériques n’est donc plus une option, mais un investissement stratégique à fort retour sur investissement permettant d’anticiper les cyberattaques industrielles.
En intervenant directement sur ce maillon faible, les industriels réduisent considérablement les risques de perturbation, voire d’arrêt complet de la production causé par des attaques de type ransomware, phishing ou compromission de postes de travail. Mieux formés, les opérateurs deviennent les premiers remparts de sécurité, capables de détecter des signaux faibles ou de réagir rapidement face à une situation anormale.
Dans toute stratégie de cybersécurité industrielle, la mise en place de solutions de sécurité réseau dites "classiques" constitue le socle de protection du système d’information. L’intégration de pare-feu nouvelle génération (NGFW), capables d’analyser le trafic en profondeur et d’identifier les menaces en temps réel, permet de sécuriser les points d'entrée critiques. Couplés à des switches intelligents intégrant les dernières fonctionnalités de contrôle et de surveillance, ils forment une infrastructure plus réactive et résiliente.
La segmentation réseau, quant à elle, joue un rôle central : elle consiste à isoler les différentes zones du réseau industriel (par exemple IT, OT, IoT, télémaintenance), afin de limiter la propagation d'une attaque en cas de compromission. En cloisonnant les flux de données et en définissant des règles d'accès précises entre les segments, les entreprises réduisent considérablement leur surface d’exposition.
L’ajout de solutions de télémaintenance sécurisées permet également de gérer à distance les équipements industriels sans ouvrir de failles, tout en assurant une traçabilité des connexions. Ensemble, ces mesures constituent une première couche de sécurité robuste, essentielle pour bâtir une défense en profondeur adaptée aux environnements industriels modernes.
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Dans un contexte où les systèmes industriels sont de plus en plus interconnectés, l’évaluation des risques cyber devient une étape clé pour garantir la continuité des opérations et la sécurité des infrastructures critiques. L’approche ne peut plus se limiter à des audits techniques ponctuels : elle doit s’appuyer sur une analyse méthodique, structurée et adaptée aux spécificités du terrain.
La méthode EBIOS Risk Manager (EBIOS RM), développée par l’ANSSI et largement reconnue au niveau européen, offre un cadre rigoureux pour identifier, évaluer et traiter les risques cyber dans des environnements complexes comme les usines, les chaînes de production ou les systèmes SCADA.
Pour détecter les menaces avant qu’elles n’impactent les systèmes critiques, il est essentiel de mettre en place une analyse en temps réel du trafic réseau. Cela passe par l’implémentation de sondes IDS (Intrusion Detection System) et IPS (Intrusion Prevention System), capables de surveiller en continu les flux, de repérer les comportements anormaux et, dans le cas des IPS, de bloquer automatiquement les actions suspectes.
Ces solutions permettent aux équipes de réagir immédiatement en cas d'incident, de tracer précisément l’origine d’une attaque et de renforcer la sécurité en continu. Intégrées à une stratégie globale de cybersécurité, elles offrent une visibilité essentielle sur les menaces internes comme externes, notamment dans des architectures industrielles complexes mêlant OT, IoT et IT.
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Dans de nombreuses usines, les postes Windows sont utilisés quotidiennement par les opérateurs pour visualiser, piloter ou surveiller la chaîne de production. Bien qu’ils soient essentiels au bon fonctionnement des systèmes industriels, ces postes sont souvent exposés à des risques élevés s’ils ne sont pas correctement sécurisés.
Généralement, les opérateurs utilisent des comptes génériques dotés d’un niveau d’accès élevé, ce qui facilite considérablement les tentatives d’intrusion physique ou les actes malveillants. En plus de nuire à la traçabilité, cela compromet gravement la sécurité globale de l’infrastructure.
Il est pourtant possible de durcir ces postes grâce à des solutions simples et efficaces, comme :
L’ANSSI recommande également de bonnes pratiques complémentaires : mise à jour des systèmes, désactivation des ports inutiles, contrôle strict des périphériques externes et journalisation systématique des accès.
En appliquant ces mesures, les industriels peuvent réduire drastiquement leur surface d’attaque, tout en assurant une meilleure maîtrise des accès et une meilleure résilience face aux cybermenaces.
Ainsi, face à des menaces toujours plus sophistiquées, la cybersécurité industrielle doit évoluer en permanence. Les tendances récentes montrent une montée en puissance de l’IA, de la détection comportementale et de l’OT Zéro-Trust.
Adopter des outils « secured by design » devient essentiel pour protéger durablement les environnements industriels critiques. Rester informé des innovations permet d’anticiper les vulnérabilités avant qu’elles ne deviennent des crises majeures. Chaque acteur industriel a un rôle à jouer pour bâtir une cybersécurité proactive, agile et résiliente.
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